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"Un alcoolique devenu sobre et fêtant son premier ou son cinquième anniversaire de sobriété, conserve dans son organisme des traces de son ancienne addiction.

Il sait que s'il touche à nouveau un verre, il est susceptible de rechuter

Peut-être va-t-il encore longtemps continuer à ressentir certains malaises directement issus de son alcoolisme d'antan ? Va-t-on pour autant l'accuser d'être encore un alcoolique ? et quand bien même certains le croiraient, que lui importe au vu du changement radical, total et inespéré qu'il connaît à présent ?

 Il se sait « guéri ».

Que pèsent alors quelques nausées, un visage marqué, une condition physique quelque peu délabrée face à la libération définitive de l'alcool ?

Pour un dépendant à l'alcool, jadis saoul du matin au soir, subissant toutes les conséquences sociales, familiales, professionnelles de sa maladie, vivant dans un perpétuel enfer et ne pouvant chasser la gueule de bois que par une nouvelle dose d'alcool, le fait de ne plus éprouver l'envie de boire, de redécouvrir la sobriété et ses bienfaits naturels, n'est certes pas une petite affaire.

Il vit dans un monde nouveau.

 Et, s'il faudra longtemps à l'organisme pour éliminer toutes les traces d'années vécues sous l'emprise de la boisson, les éventuels malaises, sur le moment gênants, ne remettent pas en cause le fait qu'il soit sorti de l'alcoolisme et redevenu sobre »

Arnaud Desjardins